Les racines millénaires du Qi-gong sont indissociables du taoïsme, une tradition philosophique et religieuse chinoise.
Dans ce terme il est question de Qi (prononciation [ tchi ]).
Le Qi est l’énergie présente en toute chose, c’est la conscience profonde de soi et de la vie.
On en perçoit ses manifestations, sans jamais véritablement le saisir. On l’observe à travers tout ce qui vit, tout ce qui respire, les plantes, les insectes, les mammifères. On le retrouve dans les trois médecines traditionnelles reconnues par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé). Ainsi, le Qi est à la médecine traditionnelle chinoise ce qu’est le Prana pour l’ayurvéda (médecine traditionnelle indienne) ou l’énergie vitale en naturopathie.
Gong signifie méthode, art, technique.
Aussi, le Qi-gong est l’art d’accueillir et d’équilibrer l’énergie vitale qui circule en chacun de nous.
Du premier cri au dernier souffle, le Qi est respiration.
La discipline se base sur la conscience du souffle et de sa maîtrise associant la respiration, le mouvement et la concentration.
Le Qi-gong est aux racines du Tai Ji Quan ([ tai chi chuan ]), un art martial chinois interne. Les deux pratiques se basent sur une énergie holistique, globale (contrairement aux arts externes où l’on se focalise sur la force ou la vitesse). Ce sont des disciplines complémentaires ; le Qi-gong peut être un préalable au Tai Ji. Ce dernier est en effet plus difficile, avec plus de mouvements et de variations. Il sollicite davantage le bas du corps. Il est plus exigent et nécessite un bon niveau physique et un apprentissage long et rigoureux (mémorisation des enchaînements, concentration, coordination).
Le Qi-gong est plus adapté à ceux qui recherche une facilité d’approche et des résultats rapides quant aux effets ressentis. Il nous amène très vite dans un état de relaxation profonde. Il est particulièrement intéressant pour un public ayant une santé sensible ou en rééducation ou pour les personnes âgées. En effet, la lenteur et la concentration de la pratique permettent de réaliser des mouvements profonds en conscience et donc de diminuer tout risque de blessure.
Là où la finalité du Tai Ji Quan se situe dans l’aspect martial et artistique, celle du Qi-gong est plutôt dans la sphère du bien-être avec une approche qui peut être médicale et spirituelle.
En Qi-gong, l’énergie est cultivée à l’aide de l’attention particulière portée à la structure du corps. Cette attention dirige la perception et amplifie le rapport complexe existant entre les organes sensoriels et les centres cérébraux correspondants : l’attention dirige la perception, elle-même influencée par l’attention.
Le Qi-gong agit sur les plans physique, mental et énergétique, offrant une approche globale du bien-être. Il permet de cultiver une meilleure santé en apportant un équilibre profond entre le corps et l'esprit. Au cœur de la discipline se croisent l'équilibre (ancrage), la relaxation et la pleine conscience aux mouvements réalisés.
Revenons sur ces principes fondamentaux issus de la médecine traditionnelle chinoise :
Le Qi Gong vise à cultiver, maîtriser et faire circuler l'énergie vitale (Qi) à travers le corps. Cette énergie circule dans des méridiens et son équilibre est essentiel pour la santé. C’est un concept essentiel aux arts énergétiques et à la nécessité d’apprendre à décrypter ce que nos organes sensoriels nous transmettent.
On s’intéresse ici aux racines des pieds. Il faut s’ancrer avant de pouvoir s’élever. C’est ce que l’on retrouve dans la posture de l’arbre souvent rencontrée dans la pratique : rester en position debout dans un état méditatif, c’est à dire attentif à ses ressentis et à la recherche de la détente maximale de l’ensemble du corps. Cela implique une bonne compréhension de sa physiologie et d’aiguiser sa perception dans une posture statique où l’on épouse la gravité.
Elle joue un rôle central dans la pratique du Qi-gong. Elle permet de favoriser la détente en prenant conscience à sa manière de respirer. A noter que la respiration pulmonaire se distingue de la respiration cellulaire sur laquelle nous n’avons aucune prise. Le fait de respirer est inné, du premier cri au dernier souffle, la respiration est un vecteur d’énergie. La respiration est initié à l’aide d’un muscle interne, le diaphragme thoracique. Imaginez une grande méduse accrochée au bas de votre sternum et à quelques-une de vos vertèbres (D12 et les 3 premières lombaires), qui monte et descend de manière automatique, agissant ainsi sur l’expansion et la compression de vos poumons. Ce muscle autonome peut aussi être travaillé et utilisé de manière consciente. En prenant son contrôle, on réapprend à accélérer ou à ralentir ; à monter son énergie ou à se relaxer. En Qi-gong on l’utilisera essentiellement dans un but de relaxation.
Les mouvements du Qi-gong reflètent l'équilibre entre les forces opposées mais complémentaires du Yin (passif, intérieur) et du Yang (actif, extérieur), réalisés en harmonie. Les mouvements sont lents et précis, ce qui permet de détecter, de comprendre et de libérer toute tension ou blocage, qu’il soit énergétique ou physiologique. Ces mouvements sont souvent circulaires et coordonnés avec la respiration. Dans de nombreuses disciplines l’apprentissage passe par la décomposition et la lenteur. En Qi-gong, c’est ce que nous allons rechercher : ralentir sans perdre la maîtrise d’un mouvement fluide et continu. Ce principe est de vivre le mouvement dans une parfaite harmonie à l’image du taìjítú, le symbole du Tao ; en gommant toute saccade, telle une vague qui monte et descend, sans jamais se bloquer.
Pour harmoniser le corps et l'esprit, la méditation est un vecteur d’entraînement à l’attention. Je me concentre sur un point précis, par exemple ma respiration. Inévitablement il arrivera un moment ou la distraction va me sortir de cet état. A partir de cet instant, j’ai le choix en conscience de suivre cette divagation ou de me raccrocher à ma respiration. En effet, la concentration fluctue, elle nécessite un entraînement de la veille active. Petit à petit, je vais glisser mon attention aux micro-mouvements de mon corps suivant le rythme des inspirations et des expirations. La concentration permet de sentir cette connexion au mouvement et de chercher un alignement « confortable ».
C’est une rencontre avec soi-même. Tu sais l’effort, adaptes ta respiration, te concentres sur ton objectif, clarifies ton intention en comprenant que rien en ce monde ne demeure longtemps : au début tu pratiques avec précision, mais sans âme : ton esprit enregistre et reproduit la chorégraphie. Dans cette dynamique et à force de répéter le geste, tu finis par y arriver et risque de te lasser. C’est à ce moment que ton attention doit s’aiguiser, sinon tu abandonnes. Dans ce retour à soi, avec toute ton âme, tu deviens et incarnes le mouvement.
Dans un 1er temps Observe et Reproduis les mouvements, sans forcément suivre les indications de respirations. L’idée est de percevoir et de comprendre profondément l’unité du corps, du cœur et de l’esprit.
1er horizon : détendre le corps dans la recherche du juste équilibre, de la juste tension.
En Qi-gong, on utilise uniquement la souplesse, jamais la force dure.
Garde un souffle profond dans le corps
Relaxe tous les muscles qui ne sont pas nécessaires au mouvement
Que dit ta tête, que dit ton cœur, que dit ton corps ?
Dans ton espace de Qi-gong, je t'invite à la détente, anime ton souffle et pacifie l'esprit, le chemin se fait en avançant, chaque corps est unique, garde indulgence et patience.
Apprendre à mobiliser son attention vers son intériorité, comprendre l’importance de l’intention, développer l’écoute de son intériorité, mettre les sens au service de son monde intérieur. Accueillir les sensations venant de l’intérieur sans jugement ni interprétation.
Ne vous croyez pas limités à ce que vous pensez être !